lundi 5 décembre 2016

Gaullisme et royalisme

Cet article de Maxime Tandonnet sur le renoncement de François Hollande à briguer un second mandat m'a inspiré ce commentaire :

Ce culte de la personnalité gagnerait à être canalisé. La restauration monarchique permettrait d’opérer une distinction salutaire entre le rôle symbolique de chef de l’État, d’incarnation de la nation, et le gouvernement du pays. Les Français semblent souffrir d’une incurable nostalgie monarchique. La France ne peut pas toujours gagner à la loterie électorale un personnage de la stature du général de Gaulle, un « baron du Nord » (Mauriac), faisant office de succédané de roi.

Comme le général n'a pas fondé de dynastie, je suggère qu'on revienne aux fondamentaux.



jeudi 24 novembre 2016

Fillon et l'avortement 2

Dans le précédent article j'ai évoqué la position courageuse de Fillon qui philosophiquement ne peut pas approuver l'avortement mais qui n'a nullement l'intention de le remettre en question ou d'en restreindre l'accès. Est-ce que selon lui la philosophie n'a rien à voir avec la vie de la cité ? Ce n'est pas l'avis de Platon qui plaçait le philosophe-roi au sommet de la hiérarchie sociale, en gouverneur de la cité.

Un droit, pour être légitime, ne doit-il pas avoir une assise philosophique solide ? Si un droit n'est pas fondamental, c'est qu'on peut revenir dessus ?


Règle : voter avec la masse ne donne pas davantage de poids à votre vote. Au contraire, son poids relatif augmente si vous votez pour un petit candidat. Je ne peux pas m'empêcher de remarquer que si les catholiques avaient été plus nombreux à voter pour Jean-Frédéric Poisson, cela aurait donné plus de valeur à son ralliement, lui aurait permis de négocier plus avantageusement sur un certain nombre de points.

samedi 19 novembre 2016

Fillon et l'avortement

Dans l'extrait vidéo d'un meeting rediffusé dans une émission politique, F. Fillon se dit contre l'avortement à titre personnel.

Notons qu'à titre personnel F. Fillon ne sera jamais concerné par l'avortement. Ensuite, l'avortement n'est pas qu'un problème personnel qui se pose à un grand nombre de femmes mais un problème de société.

Face à Léa Salamé il ajoute : « Je sais faire la différence entre mes convictions et le bien public, l'intérêt général. »

Dans l'extrait vidéo du meeting Fillon explique que « philosophiquement et compte tenu de [s]a foi personnelle » il ne peut pas approuver l'avortement. La philosophie et la foi sont donc des hobbies auxquels il s'adonne pendant son  temps libre, et qui ne sauraient avoir d'influence sur son action publique.

Je constate que tous les candidats à la primaire des républicains (les vrais, les originaux américains) étaient opposés à l'avortement, et pas personnellement mais pour des raisons objectives de morale et de santé publique, et décidés en conséquence à agir politiquement et que la position (très inconfortable intellectuellement) d'un des candidats à la « primaire de la droite et du centre » sur le sujet est la même que celle de l'ancien candidat démocrate à la vice-présidence des États-Unis.



Addendum :

Alain Juppé a vu une faille dans le « raisonnement » de François Fillon et il s'est engouffré dedans. Fillon aura bien du mal à expliquer comment ses conceptions philosophiques peuvent n'avoir aucune incidence sur sa notion du bien public et de l'intérêt commun. Comme indiqué ci-dessus, c'est le souci du bien commun qui a poussé tous les candidats à la primaire républicaine aux États-Unis à se positionner publiquement contre l'avortement, et pas simplement à faire état de leurs scrupules personnels.

lundi 14 novembre 2016

Fillon l'immarcescible

Un soutien de Fillon  à la « primaire » (ils ont tous à peu près le même profil sociologique, des catholiques pratiquant régulièrement, mais peu ostentatoires, ce qui leur plaît chez Fillon c'est semble-t-il son insipidité, sa transparence si pudique) qui est de mes amis Facebook a partagé cet article qui apparaît dans mon « fil d'actualité » :


« Fillon l'inusable ». Je trouve ce constat effrayant. Les gens ne veulent pas d'un président inusable, inoxydable (François Hollande l'est aussi, même s'il a presque totalement fondu dans les sondages, insubmersible malgré le naufrage, imperméable à l'eau, résistant aux intempéries). Ils veulent un être humain, avec ses imperfections d'origine, ses excès, comme, toutes proportions gardées dans la comparaison, Trump ou Sarkozy.

Clinton aussi était réputée insubmersible. Mais la machine de guerre trop bien rodée n'a pas rencontré la sympathie des électeurs, qui lui ont préféré un homme susceptible, imprévisible, aux sautes d'humeurs mal contrôlées.

samedi 12 novembre 2016

Hauts-de-France


Qu'est-ce qui a poussé le conseil régional de Nord-Pas-de-Calais-Picardie à adopter cette appellation pompeuse ? Pourquoi « Bescherelle ta mère » n'en a pas parlé ?

Quand j'ai lu que « Hauts-de-France » était l'intitulé retenu pour la nouvelle région, j'espérais que les sages du Conseil d'État invalideraient ce choix.

On s'attendrait à ce que le nom d'une région reflète sa géographie, son histoire... Qu'il ait du sens.

Le Grand Robert définit un « haut » comme un terrain élevé, une région élevée. Or, les « Hauts-de-France » ne sont pas situés en hauteur par rapport aux autres régions, contrairement aux Hauts-de-Seine qui dominent la vallée de la Seine, aux Hautes-Alpes, à la Haute-Normandie, etc.

Ce nom prétentieux ne va rien faire pour améliorer la réputation des habitants de la région. Je ne sais pas pourquoi, cela me fait penser à ce mini-sketch de Kad et Olivier :