L'écriture inclusive détruit systématiquement le potentiel créatif de la langue
française.
Pour
mieux comprendre, voyons comment Raymond Queneau joue avec la grammaire du français. Au lieu de bousculer la langue, de la forcer, il la manie délicatement, comme
un instrument de musique. Voici deux exemples où
se manifeste avec éclat son art de littérateur :
L'article consacré à Raymond Queneau dans le Dictionnaire encyclopédique de la littérature française note à la fois son inépuisable créativité, ses recherches sur le langage, notamment à travers l'Ouvroir de Littérature Potentielle, la place essentielle qu'occupent les personnages féminins dans son œuvre (« éléments moteurs des romans qu'elles habitent ») et son imperméabilité aux modes. Qu'aurait-il pensé de cette initiative inepte et barbare qui dénature le langage en y important les névroses du temps ?
Il écoutait attentivement les remarques, les interjections, les plaisanteries, les jurons, les brocards. Il y ajoutait les siens et les siennes. (Les Derniers Jours)L'emploi conjoint des deux genres a toute sa place. Le personnage (aveugle) ne manque pas une occasion de mêler sa voix au concert général, compensant sa cécité par une langue bien pendue.
Dans cette foule, il y avait des êtres exceptionnels et merveilleux, mais aucune relation possible ne pouvait s'établir entre elles et lui. (idem)Le genre sert ici à marquer la différence entre l'idéalisme du personnage (peut-on un mot plus asexué que le mot « être », dont le genre a évidemment une valeur de neutre ?) et son manque de connaissance pratique du sexe opposé. Paralysé dans son commerce avec les femmes par son manque d'expérience et son idéalisation du beau sexe, le jeune homme préfère rester assis à rêvasser.
L'article consacré à Raymond Queneau dans le Dictionnaire encyclopédique de la littérature française note à la fois son inépuisable créativité, ses recherches sur le langage, notamment à travers l'Ouvroir de Littérature Potentielle, la place essentielle qu'occupent les personnages féminins dans son œuvre (« éléments moteurs des romans qu'elles habitent ») et son imperméabilité aux modes. Qu'aurait-il pensé de cette initiative inepte et barbare qui dénature le langage en y important les névroses du temps ?
C'est exactement ce que j'écris. C'est un créateur respectueux de son matériau.
RépondreSupprimerJ'ai beaucoup aimé: "qu'aurait-il pensé de cette initiative inepte et barbare qui dénature le langage en y important les névroses de notre temps". C'est tout à fait cela. J'y ajouterai l'idéologie qui dicte aujourd'hui des pans entiers de notre culture.
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